We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Le c​œ​ur pour boussole

by Fan

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €7 EUR  or more

     

1.
Je serai là 03:40
Dans la grisaille de novembre Mes visiteurs ont mis les voiles Je ferme les portes de leurs chambres Mieux que celles de mes glandes lacrymales Après 3 semaines de « Z’ai fini » Et d’ « On est en retard pour l’école » 3 semaines simplement pleines de vie Ma vie à moi me pose une colle Elle me dit « Écoute-moi ma grande Écoute-moi, s’il te plaît, essaye Même si dans cette maison trop grande Le silence t’emplit les oreilles Je peux te promettre que ça ira mieux Que la solitude nous aura pas Pas cette fois-ci, pas si tu peux Faire ça pour moi Montre-toi À force de t’entendre dire De faire comme si t’étais pas là J’en ai marre de te voir me fuir Alors montre-toi Il est juste question d’agir Pas de passer pour ce que t’es pas Je te demanderai jamais de mentir Juste d’être là On t’a inculqué qu’à ton âge T’aurais des enfants, ou au moins Quelqu’un avec qui t’envisages D’avoir ne serait-ce qu’un chien L’une de cette foutue ribambelle De règles de vie implicites Que tu balances à la poubelle Même si y’en a que ça irrite Oui, tu pourrais vouloir des marmots Mais pas pour rentrer dans les rangs Pas sans ressentir à nouveau Un de ces amours évidents Oublie l’horloge biologique Va pas t’encombrer avec ça Si ça doit se faire, pas de panique Ça se fera Montre-toi Ta maison on va la remplir Pour le reste, advienne que pourra Rapproche-toi des gens que t’admires Et montre-toi Ta place, attends pas qu’on te la donne Toi, comme les autres, t’y as droit Partout j’aimerais que tu fasses comme si t’étais là Je sais que tu te demandes où je vais, À quoi je sers et ai-je un sens ? Mais je peux pas te répondre d’un seul trait L’idée, c’est que toi et moi on danse Et que je te guide à coups d’indices À coups de joie, à coups de cœur Sur le chemin le plus propice À cultiver ce que t’as de meilleur Ça veut pas dire que ça sera facile Certaines leçons seront amères Et si tu les juges inutiles Tu pourrais vouloir me foutre en l’air Mais si t’arrives à croire en moi Même sans comprendre où je t’emmène Même si tu ne vois que le prochain pas Quoiqu’il advienne Montre-toi Ne lâche pas ma main, reste en piste Un jour ou l’autre, tu verras Ce qui fait qu’aujourd’hui j’insiste Montre-toi Ne sois pas simple spectatrice Hésitant à franchir le pas Monte sur la scène, quitte les coulisses, je serai là »
2.
Tu me diras que ça fait groupie Ultrasonique devant sa star Ou que ça fait “Que je t’aime, Johnny“ Tatoué sur le bras d’un motard Mais moi aussi je pète des tympans Dans presque chaque concert où je vais Et c’est avec cet amour d’enfant Que j’aime la vie, alors s’te plaît Appelle-moi Fan Si tu veux bien Croire qu’on peut choisir qui on devient Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane Pour moi ce nom-là c’est mes frangins C’est un peu de leur sang dans le mien C’est ce que je suis avec eux quand on se marre comme des bananes Appelle-moi Fan Tu me diras que ça fait ventilo Si ton English est very good Je te dirai yes, but do you know Que “fanny“ ça veut pas dire coude? Ça parle bien d’une partie du corps Mais ça veut dire fesses ou foufoune Alors vas-y, fais un effort Après tout je te demande pas la moon Appelle-moi Fan Si tu veux bien Croire qu’on peut choisir qui on devient Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane Et puis ça me rapellera l’Irlande Les pubs, les promenades dans la lande Et la famille que j’ai laissé à Carrigaline Appelle-moi Fan Tu me diras touffe de carotte On t’a appris ça au marché Avec les courges, les échalotes On a mis ça dans ton panier C’est que non seulement ça a un nom Mais qu’en plus il paraît que ça se mange Je te dirai ouais, essaye, c’est bon Je te file ma recette et en échange Appelle-moi Fan Si tu veux bien Croire qu’on peut choisir qui on devient Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane Y’a des chances pour que ça me fasse sourire Comme quand mes neveux s’amusent à le dire Et que ça me fait pétiller le cœur comme le cidre en Bretagne Appelle-moi Fan Tu me diras que ça flétrit les fleurs Que ça leur ramollit les pétales Que c’est un peu la mort avant l’heure Comme les rides de Mémé Chantal Je te répondrai que le temps qui passe Donne toute sa valeur à la vie Comme les cheveux blancs que je vois dans ma glace Et tant pis si ça veut dire que je vieillis Appelle-moi Fan Si tu veux bien Croire qu’on peut choisir qui on devient Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane Avec mes chansons j’essaie seulement D’être la même en dehors qu’en dedans Et un coup de pouce m’avancera plus qu’un coup de tatane Appelle-moi Fan
3.
En ce matin d’été, dans ma tête il fait gris Je suis au centre aéré et j’en ai pas envie Va falloir s’amuser, obligé, Jacadi Si t’as pas le cœur à jouer, tu seras pire que punie Tu liras dans les regards de tes animateurs Qu’en ayant le cafard, t’abîmes leur bonne humeur Tu liras dans les regards des autres enfants Que "t’es vraiment bizarre, retourne chez ta maman" Mais Maman et Papa me l’ont encore dit ce matin En me prenant dans leurs bras : "Ma chérie, on aimerait bien Pouvoir être avec toi, t’épargner ce chagrin On n’a juste pas le choix, et personne n’y peut rien" Alors j’ai fait le plein de leur parfum, de leur chaleur Puis j’ai lâché leur main : "au revoir, à tout à l’heure" Ma bouche est à l’endroit, un faux sourire sans dent Faire la tête, j’ai pas le droit, alors je fais semblant À choisir je préfère l’école et plutôt les leçons Je suis pas de ceux qui raffolent de la récréation Même si des fois je rigole, je peux jouer comme un garçon Je peux courir comme une folle mais pas par obligation Je veux d’abord écouter, regarder et sentir J’ai besoin de connaître pour éclater de rire Sinon l’heure de goûter devient l’heure de mentir Si on me demande d’être une machine à sourire J’ai fait un rêve cette nuit, je suis pas sûre qu’il m’a plu Y’a une dame qui m’a dit qu’elle m’avait reconnue Que je suis elle petite, que ce que je vis, elle l’a vécu Qu’elle voudrait que j’en profite, que le temps passe et repasse plus Elle savait que j’espérais que quand je serais grande Les gens, je les comprendrais, qu’ils me ficheraient plus les glandes Et elle dit que ça peut être vrai, que c’est pas automatique Que pour ça y’a un secret qui demande de la pratique Elle dit que la première chose à faire c’est d’arrêter De croire que la vie est rose dans les cœurs d’à côté Que si je peux mettre en pause ma peur d’être une ratée À qui il manque quelque chose, je verrai de tous les côtés Des visages et des gestes qui ne cachent pas mieux que les miens Nos "je pars ou je reste ?" "je parle ou je dis rien ?" Qu’on est plein, que je suis pas seule et qu’on a même pas tort De ne pas être ce que veulent les gens qui parlent fort Puis elle dit qu’ils sont rares ceux qui sont bien dans leurs baskets Que moi aussi je peux, seulement si je suis prête À devenir ce que mon cœur veut, peu importe ce qu’on en pense Qu’y’a rien de plus courageux et que si je perds confiance Il faudra que je me rappelle de tout l’amour qu’ont pour moi Mes proches, la vie et elle, elle qui sait tout de moi Qui pardonne les ratures que je ferai dans notre histoire Et qui aimera mes blessures autant que mes victoires
4.
On m’a dit : « T’as vraiment de la chance D’aller bosser à Lesquin Tes collègues sont des gens trop cools ! » Je me suis dit : « Bordel de brun… » Faut voir qu’en groupe, moi j’ai l’aisance D’un nageur entouré de requins Puis une tour c’est rond, c’est les boules Je peux même pas me planquer dans un coin Je pourrai qu’y plomber l’ambiance Et les faire chier, ces gens trop biens Y croiront que j’ai le QI d’une moule En tout cas j’aurai son entrain Y aller avec si peu de confiance En moi, on peut pas dire que c’est malin Suffira qu’3/4 d’heure s’écoulent Pour qu’ils soient tous sûrs et certains Que je suis pas cool, pabalam palam Je suis pas cool, pabalam palam (x3) Je peux même pas dire de leur donner tort Et c’est pas faute d’avoir essayé Depuis que le regard des autres, en primaire M’a dit : « Nan mais tu te crois chez Mémé ! Petite, tu fais tache dans le décor T’aimes pas les jupes et les poupées Viens pas chialer si par derrière On te traite de garçon manqué Faudrait songer à faire des efforts Ta place dans le monde faut la gagner Et c’est moi qui décide, nananère, Si t’as une chance de t’intégrer » Ce putain de message, j’y ai cru fort J’y ai obéi pendant des années J’ai eu beau faire tout et son contraire J’ai toujours fini par constater Que je suis pas cool, pabalam palam Je suis pas cool, pabalam palam (x3) Pourtant y’a des énergumènes Qui m’ont adoptée comme amie ‘Sont pas du genre télévisuels ‘Sont du genre vrais, du genre gentils J’en ai pas treize à la douzaine Je les comptes sur les doigts d’une momie Mais ensemble on touche à l’essentiel Loin des « on dit » et des non-dits Avec eux pas besoin que je me démène Le silence, ça nous va aussi Pas besoin de blabla perpétuel Même si on aime parler de la vie Alors quitte à ce qu’y en ait que ça gène Je préfère qu’on déteste qui je suis Plutôt que de chasser le naturel Plutôt qu’on m’aime quand je fais comme si Alors je veux plus être cool, pabalam palam Je veux plus être cool, pabalam palam Je veux pas être cool, pabalam palam (x2)
5.
Mam'ice 03:00
C’est comme un éclair Comme un courant d’air Mam’ice à vélo C’est mieux que Jeannie Longo Et à force de trond’ler Au fil des saisons A Steenwerck, on la connaît Comme Barabbas à l’Passion Quand on partait en voyage A bord de son porte-bagages Fallait garder les jambes écartées Pour se faire nix mal aux pieds On l’a tous un jour suivi Le Mattch’, la Nanny , Le Thom’, l’oiseau rare, Marie Grouette et ch’Loubard C’est pas la dernière Pour aller faire du repassage Aller à la messe, au cimetière, Et le samedi faire son ménage, Aller à la gym, à Inter, Si c’est pas beau à son âge, Elle arrête pas, Mam’ice Chez elle et Papy y’a A boire tout le temps Des cocas lich, des ice téas, Y’a pas foq’du nan-nan Et pour ce qui est d’y manger C’est toujours du bon Des mignonnettes Côte d’Or au lait Jusqu’à ses frites faites maison Pour nos anniversaires Elle fait de la mousse au chocolat A Noël, au contraire, Des gaufres en veux-tu en voilà Ses spaghetti bolo c’est Pour les 100 kilomèt’ Y’en a assez pour aller Contre’l’vent d’bisse à carette Elle nous dit l’air de rien Qu’après qu’elle va êt’ mort On sera contents d’avoir en moins Cette emmerdante dans le décor Mais on espère qu’elle sait bien Qu’on se dira longtemps encore Dis, tu te souviens… … de Mam’ice ? Mam’ice qui joue au Rummi, Qui nous reprise nos chaussettes, Qui fait ses comptes, qui rit, Qui dit qu’y’a d’l’orage quand elle pète Elle a plus d’oeuls’ que d’trou du cul Quand il s’agit d’raviser Qui qu’ch’est qui passe dans la rue Ou les jeux le soir à la télé Elle parle anglais tellement bien Que les sardines sont malades Hier ou samedi, peut-être même demain Mais elle raconte pas que des salades Elle nous dit de bien travailler Pour pas êt’ mis à l’cour Avoir ses mouf’, pas êt’ payé… C’est tout un discours Enfin y’a rire et rire Et faut pas qu’elle se mette à croire Qu’on se moque avec nos souvenirs Parce qu’y’a une chose à savoir Not’ vielle Mamie on l’admire Et on est fiers de l’avoir Nous on l’aime, oui, on l’aime Not’ Mam’ice !
6.
Cher.e vous, qui ne lirez jamais Ce qu’ici je vous dis en secret Car vous donner ce mot serait Pour moi, je l’avoue, source de regrets L’idée n’est pas de vous faire savoir Ce que je ressens ni de vous plaire J’espère seulement par écrit entrevoir Comment à vos charmes me soustraire Puisque vous avez autour du doigt Un anneau qui voue à l’échec, d’avance L’attrait pour vous auquel sans lui je crois J’aurais tellement voulu donner une chance Mais il me dispense des peut-être Qui trop facilement me tourmentent Quand des inconnu.e.s en moi font naître De ces sentiments qui enchantent Alors pourquoi parler de charmes Quand l’impasse aurait dû mettre un terme À leurs effets qui toujours me désarment Sitôt que votre porte se referme C’est qu’ils m’intriguent de par leur pouvoir Et que mon esprit et mon cœur peinent À enfin se résoudre à croire Qu’une si belle force peut être vaine Il n’y a que vous dont je sois à ce point Incapable d’ignorer la présence Je sais où vous êtes sans avoir besoin Semble-t-il d’utiliser mes 5 sens Mais le plus fou vient quand je vous quitte Ayant pourtant scruté votre visage Il m’est impossible, et ça me dépite De me remémorer votre image Ainsi je garderai pour moi Cette énigme, ce mystère Cette magie de vous à moi Cette énergie, cette lumière Je demande juste à qui peut l’entendre Que cet envoûtement s’achève Votre cœur n’étant pas à prendre Que le mien puisse s’ouvrir d’autres rêves Et s’il lui est donné de vivre À lui aussi, une belle histoire De celles qu’on écrit dans les livres Alors votre rôle dans sa mémoire Sera d’enseigner que lui seul peut dire Tout son amour à qui porte au doigt L’anneau qui se charge d’interdire L’élan des cœurs éblouis comme, par vous, il l’était une fois
7.
Fatiguée qu’une fois de plus on m’explique Qu’il faudrait peut-être régler ma montre Que, voyons, à l’heure du numérique C’est comme ça que se font les rencontres Je m’installe, j’inspire […] je clique Avant de défaillir devant le nombre Absolument astronomique D’options qui se font de l’ombre Il est trop tôt pour partir en courant Et je sais bien que si j’essaie pas Je reviens où j’en étais avant À ce qui fait que j’en suis là Alors, d’un geste hésitant Je pars sur le premier choix Tout en me préparant À leur parler de moi La première chose que ça implique Avant même de renseigner mon nom C’est de ’savoir, ils sont catégoriques Si je préfère les filles ou les garçons Là je trouve ça presque comique Que, déjà, je ne sache pas répondre N’en déplaise aux pros de l’informatique Je sais que les deux peuvent me correspondre Alors, est-ce que je crée deux profils ? Est-ce que je tire à pile ou face ? Je choisis les femmes, ainsi soit-il Je veux sortir de cette impasse Et je me dis que ça sera peut-être plus facile Qu’au moins je n’aurai pas à faire face Aux assauts qui se veulent virils De certains hommes, hélas Loisirs et détails anatomiques Les questions se succèdent en trombe Dur de ne pas céder à la panique Vu la quantité d’infos qui tombe Une avalanche électronique Emails, flashs, notifications Autant de décharges électriques Qui court-circuitent ma motivation On me demande de savoir ce que je veux Quel est son curriculum ? Quelle est la longueur de ses cheveux ? La couleur de ses chewing-gums ? Je déconnecte pour souffler un peu Tous ces critères m’assomment Ils en disent tellement peu Sur tout ce que nous sommes Trois jours plus tard, toujours sceptique Je décide de revenir sur mon compte Pour constater, c’est pathétique Que je me reconnais pas dans ce que je raconte Et qu’entre les caractéristiques, Les descriptifs, les comparaisons Me vient l’impression, comme un déclic Qu’on fait de nous des biens de consommation Ce coup-là, vraiment, c’est le pixel Qui fait déborder l’écran Mon romantisme et moi, on se fait la belle Non pas que c’était mieux avant Mais c’est que les pseudos si peu naturels Et les mots d’accroche trop commerçants De cette vitrine virtuelle M’empêchent d’y voir des gens Alors sans renier les histoires mythiques Qui sont nées des sites de rencontres Je dis que pour moi, au final, y’a un hic Et que je sais maintenant pourquoi je suis contre Et mon cas étant loin d’être unique Je refuse que ce fiasco me fasse honte Je revendique une approche plus classique Pour trouver la personne qui pour moi compte Je veux me faire aucune idée sur celui ou celle Encore moins décider du moment Je veux croire qu’en menant une vie qui soit celle Qui me ressemble profondément Je verrai dans des yeux une étincelle Dans un sourire un rayonnement Qui bien mieux que l’ADSL Feront passer un courant
8.
Ouin ouin… Tu vas voir qu’avec ma veine Le train sera en retard, enfin, si il passe Ce matin le jour se levait à peine Que je sentais déjà que ça serait encore une "journée-poisse" D’t’façon c’est toujours pour ma poire Je cumule les ratés, les galères, les tuiles Je suis sûre qu’aujourd’hui, dans ma boîte à désespoir Mes collègues feront rien qu’en rajouter sur la pile J’en peux plus de ce boulot Mais me parle pas de changer de carrière Je suis bonne à rien d’autre, j’ai le talent d’un bulot À part ce taf-là, moi je sais rien faire C’est sûr qu’y en a qu’ont de la chance Suffit qu’ils essayent pour réussir Moi j’ai pas l’argent, pas les compétences Pour rendre vrais les rêves que je fais, quand j’arrive à dormir Mmh Mmh… Au risque que ça t’en bouche un coin, ouin ouin J’ai besoin de te dire que j’en peux plus, Lulu Besoin que t’arrêtes et qu’on mette les choses au point, ouin ouin Arrête avec tes refrains vermoulus, Lulu T’es pas une victime dont faut prendre soin, ouin ouin T’es pas la reine de la guigne, t’es pas l’élue, Lulu De toute la misère du monde, fais pas un foin, ouin ouin Soit-disant parce que t’as pas la vie qu’il t’aurait fallu, Lulu Ouin ouin… Ça fait 3 ans que je le vois venir Du coup je ferme les yeux et je me bouche les oreilles Je préfère être sourd que m’entendre dire Que je suis plus bon qu’à regarder se flétrir mes orteils On me dit que j’ai plus l’âge de faire mon travail Et qu’il faudrait que je sois content d’être en retraite Mais rien que le mot me retourne les entrailles Quand je l’entends, pour moi, c’est de vieux qu’on me traite Moi je voulais que rien ne change Je demandais quand même pas la mer à boire Sauf que la vie, faut croire que ça la démange D’inventer des suites pourries à la fin des belles histoires Alors me parle pas d’aller de l’avant L’avant, ça descend, ça pue, c’est moche J’arrive à penser à rien en me disant que dans pas longtemps Si ça se trouve je commencerai à perdre la caboche Mmh Mmh… Au risque que ça t’en bouche un coin, ouin ouin J’ai besoin de te dire que ça suffit, Phiphi Besoin que t’arrêtes et qu’on mette les choses au point, ouin ouin Me raconte plus ta vie avec des yeux déconfits, Phiphi T’es pas une victime dont faut prendre soin, ouin ouin T’es en forme, t’as des sous, du temps et t’en fais fi, Phiphi À part pour une preuve que qui peut le plus peut le moins, ouin ouin Ta tentative de remonter le temps risque de n’être d’aucun profit, Phiphi Lulu, t’as l’air de croire que le bonheur ça se reçoit Et qu’on doit prendre ce qu’on nous donne, comme la pluie ou le soleil Quand tu seras prête à entendre qu’on doit le chercher au fond de soi J’espère être là pour voir tes trésors en sommeil Phiphi, tu ressasses et tu te cramponnes à tes hantises Et j’ai bien entendu l’étendue de ta douleur Ta peur de vieillir puis de mourir te paralyse Mais je peux pas te regarder faire, moi c’est ne pas vivre qui me fait peur Et je lis dans vos yeux Écarquillés d’indignation Que le portrait que je dresse de vous deux Pour vous, c’est de la persécution Mais c’est que ce dont vous me gavez Depuis des mois, à en vomir Des histoires qui insultent ce que vous valez Ce que j’ai vu dans vos éclats de rire Et bien sûr faut pas rebondir Sitôt que la vie nous met à terre Bien sûr faut prendre le temps de guérir Et je voulais vous aider à le faire Mais une histoire ça se décortique Pour s’en sortir, reprendre pied Si on s’y accroche on coule à pic Au fond d’un océan de pitié Alors au risque que ça vous en bouche un coin, ouin ouin La pitié c’est pas mon rayon, ça rime pas avec amitié Pour mes propres galères mes amis sont témoins, ouin ouin De mes souffrances et de mes larmes, j’aime les savoir à mes côtés Et je préfère le silence aux discours de ce qui ont besoin, ouin ouin De me trouver des solutions, d’être ceux qui vont me réparer Le seul moyen de me relever forte c’est de prendre soin, ouin ouin De corriger les histoires qui me plombent et d’être l’auteure de la vie que je me crée
9.
Papa À partir de ce soir t'as pas, T'as plus, à marcher au pas Du monde du travail, non pas Qu'il ait pu un jour faire de toi Un homme soumis à ses lois Au point que 2 ou 3 fois Tu l’aies salué d’un seul doigt Il l’avait bien cherché avec sa hiérarchie à l’ancienne Ses fiches de postes et ses ressources prétendument humaines Tu l’as supporté 40 ans en faisant tout sauf une carrière Toi, ton parcours c’est un patchwork où rien n’est linéaire Pourtant Quitter ce monde-là maintenant Te fait te demander comment Tu peux garder une place dans Le monde, le vrai, celui des gens Mais on s'inquiète pas sachant Qu’entre nos globules rouges et blancs C’est toi qui nous as mis dans le sang De savoir faire confiance à tout ce qui éveille Notre curiosité, ce qui nous émerveille Que tout s'apprend et qu'on n'a que les limites qu'on se donne Que nos choix de vie seront valables du moment qu'ils nous passionnent Et de tout ça Rien ne s'arrête ce soir C'est qu'une étape sur ta route Un tournant dans ton histoire Qui sera Comme chaque nouveau départ Un subtil mélange de doutes Et d'envies et d'espoir Quant à elle Maman y a mis son grain de sel Son grain d’humour, son grain de miel Son grain de "la vie est belle" Et son amour comme un soleil Et non, vous êtes pas pareils Des cheveux jusqu’aux orteils Mais son exemple et ses conseils T’ont appris à t’ouvrir aux autres, à cultiver ce qui se fait ensemble Elle, elle vernit ton bois trop brut, et elle arrondit tes angles Autant de choses qui t’ont permis d’exprimer ce que t’as de meilleur Chaque fois que t’as bossé en équipe, au taf, en asso ou ailleurs Et on a grandi Bercés dans cet état d’esprit Les discussions à l’infini Avec la famille, avec les amis Parler du présent et de l’avenir Pour le rêver puis le construire L’important, c’est pas de réussir C’est surtout de rien s’interdire Alors on sait pas de quoi seront faits les mois et les années qui viennent Fais-toi plaisir, et on t’aidera s’il se trouve que c’est dans notre domaine Toi pour nous t’es toujours présent sans compter ton temps ou ta sueur Et nous, comme toi, on choisit de croire que ce qui se fait de bien se fait à plusieurs Et de tout ça Rien ne s'arrête ce soir C'est qu'une étape sur ta route Un tournant dans ton histoire Qui sera Comme chaque nouveau départ Un subtil mélange de doutes Et d'envies et d'espoir On sait Que ça sera peut-être pas facile, mais La facilité n'a jamais Guidé les choix que t'as faits C'est pas maintenant que ça va commencer Après tout, pourquoi se priver De la chance qu'on a de créer Des chemins pas déjà tracés T’as quand même planté tes études pour faire de la peinture sur soie Avant d’être chauffeur de poids lourd pour manger mieux que de la bouffe pour chats À une époque où un ordi ça remplissait une pièce entière Tu t’y es mis en autodidacte, tu tenais ta souris à l’envers Et on en rigole Mais cette vie que tu te bricoles Avec le cœur pour boussole C'est bien la meilleure école Qu'on puisse inscrire à nos curriculums Elle a fait de nous deux hommes Et une femme libres et autonomes Et c'est grâce à toi en somme Qu'on trouve le courage de lâcher notre boulot pour la boulange Qu'on se donne le droit d'écrire simplement parce que ça nous démange Qu’on peut mobiliser un tas de gens pour qu’un projet fou voie le jour Si bien que maintenant tu nous dis qu'on t'inspire à notre tour Et de tout ça Rien ne s'arrête ce soir C'est qu'une étape sur ta route Un tournant dans ton histoire Où tu pourras On te souhaite d’y croire Laisser moins de place à tes doutes Qu'à tes envies, et à l'espoir
10.
Un village, les années 80 Lui, une deudeuche, elle, une visa, z’ont un gamin Sont heureux, ça chante et ça rigole Le petit tient à peine sur ses guibolles Une famille qui fait de la place pour que j’y entre Ben ouais, la maman, moi je pousse dans son ventre Ils m’aiment déjà, z’en ont les yeux qui brillent S’ils pouvaient choisir, ils aimeraient que je sois une fille La bonne nouvelle, c’est que j’en suis une Mais la mauvaise, c’est que j’en suis une Qui a dû dans une vie antérieure Faire une overdose de robes à fleurs Et je sens que c’est à travers tous ces trucs de nanas Que Maman rêve secrètement de se sentir proche de moi Je veux pas la décevoir, encore moins lui mentir Et je peux pas être ce que je suis pas, alors j’ai peur de sortir C’est le grand jour, j’ai décidé de pas faire semblant Je serai peut-être pas assez fille pour Maman Je voudrais qu’elle me dise qu’être une fille c’est pas ça Je suis même pas née que je veux qu’elle m’enseigne ce qu’elle sait pas Et au lieu de ça, à peine dehors, je reçois une toute autre leçon Quand j’entends juste derrière moi le médecin dire « C’est un garçon ! » Mon Papa le corrige tout de suite n’empêche que tu parles d’une boulette C’est ce que je craignais de m’entendre dire, ça me console pas qu’il se sente bête... Et puis, les jours, les années passent Les « Je veux pas de jupes, et pas de vernis sur mes godasses » Je veux pouvoir courir et faire l’équilibre Je veux juste des vêtements dans lesquels je me sens libre Et je vois pas en quoi ça fais de moi un garçon à qui il manque un bout Moi, être un garçon, je veux pas, même si c’est drôle de pisser debout Mais nous, au moins, on a le droit de dire qu’on a mal quand on se blesse Et les copains se moqueront pas de nous chaque fois qu’on fera preuve de tendresse Aujourd’hui, ces moments, je les revisite Avec un amour infini pour cette petite À l’heure où s’évanouit ce que je vivais comme un drame La peur que j’avais de ne pas être pleinement femme Et la légèreté que j’en ressens donne tant de sens à mon chemin Chaque doute et chaque larme versée ont fait de moi celle que je deviens Ils m’ont poussée à trouver des femmes qui m’ont ouvert leurs cœurs Et se sont fait une place dans le mien en me disant : « Viens, on est sœurs, Viens, et entre dans la ronde Ressens le lien qui unit toutes les femmes du monde Balance les légendes qui nous divisent et nous minent On est câblées pour une solidarité féminine » Je sens combien c’est vrai et je me surprends après avoir lâché l’affaire À ressentir quelque chose de nouveau, une force qui me rapproche de ma mère Celle qui m’a aimé sans me comprendre et qui a fait en sorte que brûle ma flamme Je suis fière qu’elle et moi on soit un « nous » qui se confond dans le grand « nous toutes, qui sommes des femmes »
11.
)( (slurp) 04:05
- Ça y est, Tata, on atterrit et ça me plaît trop Entre les gens qui applaudissent et la tronche de nos bouteilles d’eau Elles étaient normales quand l’avion était en hauteur Et là elles sont tout aspirées de l’intérieur - C’est drôle ma chérie, j’étais perdue dans mes pensées Et il se trouve que j’étais partie de nos bouteilles ratatinées Je me disais qu’entre elles et les filles de tes magazines Y’a comme une ressemblance dans leur façon d’être fines C’est vrai, regarde, tellement vrai qu’au lieu de sourire Leurs joues déjà trop creusées, faut en plus qu’elles les aspirent Mais je leur en veux pas, je sais trop bien que rentrer nos bidons Pour les femmes comme pour nos bouteilles, c’est une question de pression - Ouais, OK, eh ben dis donc, t’es en forme Dès le début des vacances, parler des femmes et de leurs formes Si c’est une mise en garde, je sais bien que j’en ai pas trop Et Maman m’a déjà dit d’aimer chacun de mes kilos - Oui c’est une mise en garde, même si je suis ravie que tu confirmes Que tu vas pas t’inventer le besoin de faire régime Mais d’expérience je sais que même en partant d’un corps sain Notre esprit est pas à l’abri de ce putain de refrain Celui qui ferait croire aux guêpes qu’elles ont toujours une taille de trop Que la norme c’est extra fin, comme pour les haricots Je veux pas que ça te saoûle, mais j’en ai souffert longtemps Et si ça peut te protéger, je te dirai pourquoi et comment - Ben ça alors, je vois bien dans tes yeux que c’est vrai Mais j’ai du mal à faire le lien avec la Tata que je connais La pression tu t’en fous, toi t’es libre comme le vent Et je me rappelle pas t’avoir vue grosse, même sur les photos d’avant - Justement, le piège est d’autant plus dangereux Qu’on a pas besoin d’être grosses, suffit de l’être à nos yeux Et si tu donnes aux bouteilles pour seul modèle des bouteilles aspirées Je leur donne pas bien longtemps pour se mettre à complexer Pour se dire qu’elles sont trop nulles, vu que ça leur demande tellement d’efforts Ça a l’air facile pour toutes les autres d’être bien dans leurs petits corps Et elles peuvent y arriver, mais pas sans douleur ni sans larmes Pas sans y laisser un peu de leur eau, un peu de leur âme Et puis la pression, je crois bien que personne s’en fout Même le vent la subit, comme chacun d’entre nous Mais si tu sais qu’elle est là, tu peux l’empêcher de t’aplatir Si tu sais à quoi t’obéis, tu peux désobéir Alors je fais de mon mieux pour te donner raison Je fais de mon mieux pour me libérer de tout un tas d’obligations Je fais de mon mieux pour bien les comprendre et prendre le droit de m’en affranchir Pour savoir à quoi j’obéis et pour pouvoir y désobéir T’interdis jamais de désobéir
12.
Wanted 04:42
J’ai besoin de croire que personne n'a jamais consciemment décidé ça Qu’aucun parlement de pinioufs s’est jamais rassemblé pour voter cette loi Que c’est venu petit à petit Que personne n'est assez cruel Pour voir toutes les femmes de sa vie Incapables de se sentir belles Juste parce qu’on leur dit et redit Dans un matraquage perpétuel Qu’à moins d’être minces, jeunes et jolies Personne, non, personne ne veut d’elles N’empêche que cette loi existe et qu’elle nous condamne toutes, tôt ou tard Et elle génère tellement de fric qu’elle est pas prête de perdre de son pouvoir La mode, le sport, les magazines… Diront qu’ils n’imposent rien à personne Que par défaut les femmes veulent être fines Que c’est que des moyens qu’on nous donne De nous torturer sur fond de famine Et si besoin on nous cachetonne Les vendeurs de soit-disant médecine Sont toujours présents pour s’en mettre plein les pognes Wanted Recherche les nouvelles criminelles Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles Elles assument quand leur colère gronde Elles osent faire ce qui compte pour elles Elles veulent croire que ce qui manque au monde C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent Je sais pas trop qui veut qu’on voit ces images et qu’on se dise "je suis qu’une crotte" Mais en plus d’une question de sous, je sais que c’est un moyen de calmer les sans-culottes Je parle bien des révolutionnaires Celles qui ont la rébellion dans l’âme Celles qu’on a besoin de faire taire Celles dont on asphyxie la flamme Tant qu’elles complexent sur leurs derrières Elles nous parlent pas des droits des femmes Sinon on dira que c’est des mégères Histoire que personne écoute ce qu’elles nous réclament Pourtant ce message vient pas seulement d’un grand méchant système qui nous cloue le bec Et la mauvaise et la bonne nouvelle, c’est qu’on l’entend pas principalement venir des mecs On se fait ça toutes seules comme des grandes Quand on se reluque de haut en bas Quand on dévisage les gourmandes Et celles qui ont des poils sous les bras On encourage la propagande Qui fait que nous aussi on marche au pas Qui nous maltraite, et on en redemande Mais il ne tient qu’à nous de mettre fin à tout ça Wanted Recherche les nouvelles criminelles Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles Elles assument quand leur colère gronde Elles osent faire ce qui compte pour elles Elles veulent croire que ce qui manque au monde C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent Mais c’est pas qu’un truc de meufs de dire "si moi j’obéis, je laisse personne désobéir" On voit ça dans les groupes de potes, les familles, quand un de leurs membres essaie de grandir T’arrêtes la clope ou le pinard On t’en propose à tout bout de champ On te ressert une troisième part Quand t’essayes de manger sainement Tu sors enfin de ton placard On cherche à te remettre dedans Dans le panier de crabes si y’a un fuyard C’est ses petits copains qui le ramènent dans les rangs Ben ouais tu chamboules l’ordre établi, une place pour chacun et chacun à sa place Et la plupart des institutions, petites ou grandes, ressentent ça comme une menace Mais si t’étouffes, t’as besoin d’air C’est une question de vie ou de semblant de vie Il est plus que temps que tu te libères Des crabes qui disent être tes amis Les gens qui t’aiment d’amour sincère Feront tout pour te voir épanoui C’est pas l’amour qui cloue par terre C’est pas mal de choses, mais c’est pas l’amour qui nuit Wanted Recherche les nouvelles criminelles Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles Elles assument quand leur colère gronde Elles osent faire ce qui compte pour elles Elles veulent croire que ce qui manque au monde C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent
13.
Au fin fond d’une nuit qui n’en finissait pas Délirante de fatigue, j’aurais juré entendre Une étoile qui me disait depuis très loin, là-bas : « Pour que le jour revienne y’a un truc à comprendre Faut comprendre ce qui fait que ta lumière brille plus Ce qui te fait te débattre pour savoir que tu comptes Ce qui te fait douter de l’avoir un jour su Ouais, désolé ma belle, faut qu’on parle de la honte Regarde, le mot suffit à te filer des frissons C’est normal, on en tremble tous jusqu’aux orteils C’est comme ça qu’elle survit, en nous faisant taire son nom Si t’en parles elle sèche comme une limace au soleil Mais d’abord qu’est-ce que c’est ? C’est important de savoir Cette douleur-là nous prend quand on est convaincu Que si jamais, par malheur, quelqu’un venait à voir Telle ou telle part de nous, on ne nous aimerait plus Brille, brille, petite étoile Choisis pas de te croire seule dans un univers vide et froid Lève les yeux : tu fais partie de la toile Bien sûr que t’as ta place, bien sûr qu’on te voit Bien sûr que t’es des nôtres petite lueur, petite sœur T’arrives pas à le voir mais on est pas différentes En tout cas pas au fond, au fond on a le même cœur Le cœur que tu dois suivre pour remonter la pente Pour retrouver ta flamme, et je te promets que tu peux Faut de la force et t’en as même si tu te sens éteinte Faut plus qu’une étincelle pour allumer le feu Faut trouver le courage de se frotter à ses craintes Quand tout petits on nous dit "fais pas ci, fais pas ça" Et qu’il y a un sinon, le "sinon je t’aimerai moins" On est pas en mesure de voir si c’est vrai ou pas On devient ce qu’on attend de nous et on nous dit que c’est bien Puis les attentes grandissent et se précisent avec l’âge Pour les filles c’est être mince et modeste et gentille Être belle, fermer sa gueule, être une princesse bien sage Une fée, et tant qu’à faire, du logis : faut que tout brille Faut que tout brille sauf toi petite étoile Parce qu’en plus de tout ça on croit devoir cacher Combien on est beaux quand on se dévoile Les femmes, les hommes, pour ça on est dans le même panier C’est qu’il faudrait pas croire que les mecs s’en sortent mieux Collés sur un cheval blanc on torpille leurs faiblesses Tout le monde entretient ça, c’est un cercle vicieux Bien qu’autant qu’avoir honte, faire honte à d’autres nous blesse Faut repérer les messages, y’a : "Mais pour qui tu te prends ?" Et y’a : "T’es pas assez…", pas assez ça ou ci Dans ce cas parle-toi comme une mère à son enfant Et trouve quelqu’un de confiance pour te dire "moi aussi" Sans ça, ben tous ou presque on se met en veilleuse On se construit des ampoules, nos propres plafonds de verre On oublie que c’est à nous de rendre nos vies radieuses Pas à l’interrupteur qui dit ce qu’on fait de travers Alors arrête un peu de vouloir être branchée Prends un poil de recul pour admirer l’embrouille C’est en faisant tout pour être toujours connectés Que vient l’impression diffuse qu’on nous tient par les douilles Et brille, brille petite étoile Fais confiance à ton cœur, arrête de te comparer Aux vies qui s’étalent sur l’autre toile Qui obéissent aux codes tout en voulant se distinguer Apprends à reconnaître tes semblables Qui ne veulent plus vivre leurs vies à coups d’"je devrais" Qui ont le courage d’être vulnérables Et de se tenir la main pour s’aider à devenir vrais » « All the darkness in the world Cannot put out the light from a single candle So how the hell could they handle your light ? Only you can choose to dim it And the sky is the limit So silence the critics by burning » (extrait du poème "The Sunshine Kid", de Harry Baker)
14.
Je faisais partie de celles qui pensent Que qui dit désir dit romance Dit amour dit toujours, mais je commence à me dire que c’est du pipeau Et j’y crois plus, je veux pas que ça me fasse passer l’envie de goûter ta peau Alors je te passerai peut-être pas une bague au doigt J’aimerais simplement faire l’amour avec toi Oh oh oh oh... Pour l’instant t’es loin, et j’attends que tu rentres Pour voir si de la gorge au bas du ventre Toi aussi, tu ressens, pour un regard, pour un sourire, Comme un frisson chaud, et de bas en haut tu sens ton corps s’ouvrir Y’a que si je sais que t’as autant envie de moi Que je voudrai faire l’amour avec toi Oh oh oh oh… Il se peut qu’on s’attache mais quoi qu’il advienne Je veux pas être à toi, je veux pas que tu sois mienne Je veux pas de garantie, tant qu’on voudra l’une de l’autre, je veux penser à dire merci Et tout ce que je te promets c’est que ça sera vrai, que je serai avec toi que si Jour après jour et peut-être mois après mois Je ressens l’envie de vivre l’amour avec toi Oh oh oh oh...
15.
Ma chance 01:28
C’était loin d’être gagné d’avance Que nos chemins viennent à se croiser N’empêche que je remercie la chance Je l’ai fait chaque jour de cette année Que nos chemins viennent à se croiser Et qu’on ait tant de choses à rire Je l’ai fait chaque jour de cette année Tu me manqueras, ça va sans dire Et qu’on ait tant de choses à rire Ça a illuminé mes jours Tu me manqueras, ça va sans dire Tu sais que t’es la bienvenue, toujours Ça a illuminé mes jours Nos conversations sur la vie Tu sais que t’es la bienvenue, toujours Pour la suite, là-bas ou ici Nos conversations sur la vie Nos vies qui ont grandi en parallèle Pour la suite, là-bas ou ici Qu’elles soient plus vraies, qu’elles soient plus belles Nos vies qui ont grandi en parallèle C’était loin d’être gagné d’avance Qu’elles soient plus vraies, qu’elles soient plus belles N’empêche que je remercie la chance
16.
Jeanne 05:16
Ma très chère Jeanne, je t’écris une lettre qui devra traverser les âges Pour trouver son chemin jusqu’à toi, remonter le courant à la nage Celui du temps et de l’histoire avec un "h" plus ou moins grand Celui d’une lignée de femmes dont on t’a sortie quand tu étais enfant C’était il y a cent ans tout juste, autant te dire que j’ai que des morceaux Que j’ai recollés en inventant des bouts d’histoire, des petits, des gros Je suis pas bien sûre d’en avoir le droit, mais qui il reste pour me l’interdire ? J’essaie de comprendre mes aïeux pour pas me sentir obligée de les maudire Jeanne, y’a en moi comme une trace Comme un écho de ta douleur Et si tu te cherches encore une place Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur Dans le Finistère, en 17, avec quelques unes de ses sœurs Et ses parents, ben y’avait Berthe, qui était pas du genre bonne sœur Juste du genre bonne personne avec, en plus du cœur, un corps De 22 ans qui avait fui la guerre qui dévastait son village du Nord Quand on ose plus croire en l’avenir, que du passé il reste rien Et qu’un homme s’éprend de nous, est-ce qu’il y a du mal à se faire du bien Bien sûr qu’elle savait au fond d’elle qu’il deviendrait jamais son mari Ça a pas suffit à assombrir, à l’été 18, la naissance de Marie Jeanne, y’a en moi comme une trace Comme un écho de ta douleur Et si tu te cherches encore une place Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur Un an plus tard, l’été 19, Berthe pouvait encore se mentir Aimer son Jules sans s’occuper de ce que les autres pourraient en dire Enceinte d’un deuxième enfant, son petit coin de paradis S’est effondré, l’hiver suivant, le jour où son père a dit « Dans quelques mois on va repartir vers ce qu’il reste de notre maison Et le médecin me dit que ta mère a aucune chance de guérison Ta sœur part vivre en Amérique, ton gars me dit qu’il t’épousera pas Y’a que sans ce bébé que dans l’Nord tu pourras donner à la petite Marie un papa Jeanne, y’a en moi comme une trace Comme un écho de ta douleur Et si tu te cherches encore une place Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur Je suis la deuxième de ma fratrie comme l’était ma mère avant moi Comme tu l’étais avant elle, on le sait que depuis quelques mois J’avoue avoir eu un vertige en voyant ton acte de naissance Et la mention "abandonnée" sur tes papiers d’entrée à l’Assistance T’as eu un drôle de début de vie, j’imagine que tu t’es demandée Ce qui pouvait bien clocher chez toi pour que ta mère t’ait pas aimée Mais malgré le secret il y a gravé en moi combien c’est faux T’es la preuve du mal qu’on peut se faire pour vivre sa vie, soit-disant, comme il faut Jeanne, y’a en moi comme une trace Comme un écho de ta douleur Et si tu te cherches encore une place Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur

credits

released December 3, 2019

license

all rights reserved

tags

about

Fan Hauts-de-France, France

contact / help

Contact Fan

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Fan, you may also like: