1. |
Je serai là
03:40
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Dans la grisaille de novembre
Mes visiteurs ont mis les voiles
Je ferme les portes de leurs chambres
Mieux que celles de mes glandes lacrymales
Après 3 semaines de « Z’ai fini »
Et d’ « On est en retard pour l’école »
3 semaines simplement pleines de vie
Ma vie à moi me pose une colle
Elle me dit « Écoute-moi ma grande
Écoute-moi, s’il te plaît, essaye
Même si dans cette maison trop grande
Le silence t’emplit les oreilles
Je peux te promettre que ça ira mieux
Que la solitude nous aura pas
Pas cette fois-ci, pas si tu peux
Faire ça pour moi
Montre-toi
À force de t’entendre dire
De faire comme si t’étais pas là
J’en ai marre de te voir me fuir
Alors montre-toi
Il est juste question d’agir
Pas de passer pour ce que t’es pas
Je te demanderai jamais de mentir
Juste d’être là
On t’a inculqué qu’à ton âge
T’aurais des enfants, ou au moins
Quelqu’un avec qui t’envisages
D’avoir ne serait-ce qu’un chien
L’une de cette foutue ribambelle
De règles de vie implicites
Que tu balances à la poubelle
Même si y’en a que ça irrite
Oui, tu pourrais vouloir des marmots
Mais pas pour rentrer dans les rangs
Pas sans ressentir à nouveau
Un de ces amours évidents
Oublie l’horloge biologique
Va pas t’encombrer avec ça
Si ça doit se faire, pas de panique
Ça se fera
Montre-toi
Ta maison on va la remplir
Pour le reste, advienne que pourra
Rapproche-toi des gens que t’admires
Et montre-toi
Ta place, attends pas qu’on te la donne
Toi, comme les autres, t’y as droit
Partout j’aimerais que tu fasses comme si t’étais là
Je sais que tu te demandes où je vais,
À quoi je sers et ai-je un sens ?
Mais je peux pas te répondre d’un seul trait
L’idée, c’est que toi et moi on danse
Et que je te guide à coups d’indices
À coups de joie, à coups de cœur
Sur le chemin le plus propice
À cultiver ce que t’as de meilleur
Ça veut pas dire que ça sera facile
Certaines leçons seront amères
Et si tu les juges inutiles
Tu pourrais vouloir me foutre en l’air
Mais si t’arrives à croire en moi
Même sans comprendre où je t’emmène
Même si tu ne vois que le prochain pas
Quoiqu’il advienne
Montre-toi
Ne lâche pas ma main, reste en piste
Un jour ou l’autre, tu verras
Ce qui fait qu’aujourd’hui j’insiste
Montre-toi
Ne sois pas simple spectatrice
Hésitant à franchir le pas
Monte sur la scène, quitte les coulisses, je serai là »
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2. |
I love pas NY
03:25
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Tu me diras que ça fait groupie
Ultrasonique devant sa star
Ou que ça fait “Que je t’aime, Johnny“
Tatoué sur le bras d’un motard
Mais moi aussi je pète des tympans
Dans presque chaque concert où je vais
Et c’est avec cet amour d’enfant
Que j’aime la vie, alors s’te plaît
Appelle-moi Fan
Si tu veux bien
Croire qu’on peut choisir qui on devient
Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane
Pour moi ce nom-là c’est mes frangins
C’est un peu de leur sang dans le mien
C’est ce que je suis avec eux quand on se marre comme des bananes
Appelle-moi Fan
Tu me diras que ça fait ventilo
Si ton English est very good
Je te dirai yes, but do you know
Que “fanny“ ça veut pas dire coude?
Ça parle bien d’une partie du corps
Mais ça veut dire fesses ou foufoune
Alors vas-y, fais un effort
Après tout je te demande pas la moon
Appelle-moi Fan
Si tu veux bien
Croire qu’on peut choisir qui on devient
Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane
Et puis ça me rapellera l’Irlande
Les pubs, les promenades dans la lande
Et la famille que j’ai laissé à Carrigaline
Appelle-moi Fan
Tu me diras touffe de carotte
On t’a appris ça au marché
Avec les courges, les échalotes
On a mis ça dans ton panier
C’est que non seulement ça a un nom
Mais qu’en plus il paraît que ça se mange
Je te dirai ouais, essaye, c’est bon
Je te file ma recette et en échange
Appelle-moi Fan
Si tu veux bien
Croire qu’on peut choisir qui on devient
Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane
Y’a des chances pour que ça me fasse sourire
Comme quand mes neveux s’amusent à le dire
Et que ça me fait pétiller le cœur comme le cidre en Bretagne
Appelle-moi Fan
Tu me diras que ça flétrit les fleurs
Que ça leur ramollit les pétales
Que c’est un peu la mort avant l’heure
Comme les rides de Mémé Chantal
Je te répondrai que le temps qui passe
Donne toute sa valeur à la vie
Comme les cheveux blancs que je vois dans ma glace
Et tant pis si ça veut dire que je vieillis
Appelle-moi Fan
Si tu veux bien
Croire qu’on peut choisir qui on devient
Plutôt que des costumes dans lesquels faut qu’on se pavane
Avec mes chansons j’essaie seulement
D’être la même en dehors qu’en dedans
Et un coup de pouce m’avancera plus qu’un coup de tatane
Appelle-moi Fan
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3. |
Le centre aéré
04:02
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En ce matin d’été, dans ma tête il fait gris
Je suis au centre aéré et j’en ai pas envie
Va falloir s’amuser, obligé, Jacadi
Si t’as pas le cœur à jouer, tu seras pire que punie
Tu liras dans les regards de tes animateurs
Qu’en ayant le cafard, t’abîmes leur bonne humeur
Tu liras dans les regards des autres enfants
Que "t’es vraiment bizarre, retourne chez ta maman"
Mais Maman et Papa me l’ont encore dit ce matin
En me prenant dans leurs bras : "Ma chérie, on aimerait bien
Pouvoir être avec toi, t’épargner ce chagrin
On n’a juste pas le choix, et personne n’y peut rien"
Alors j’ai fait le plein de leur parfum, de leur chaleur
Puis j’ai lâché leur main : "au revoir, à tout à l’heure"
Ma bouche est à l’endroit, un faux sourire sans dent
Faire la tête, j’ai pas le droit, alors je fais semblant
À choisir je préfère l’école et plutôt les leçons
Je suis pas de ceux qui raffolent de la récréation
Même si des fois je rigole, je peux jouer comme un garçon
Je peux courir comme une folle mais pas par obligation
Je veux d’abord écouter, regarder et sentir
J’ai besoin de connaître pour éclater de rire
Sinon l’heure de goûter devient l’heure de mentir
Si on me demande d’être une machine à sourire
J’ai fait un rêve cette nuit, je suis pas sûre qu’il m’a plu
Y’a une dame qui m’a dit qu’elle m’avait reconnue
Que je suis elle petite, que ce que je vis, elle l’a vécu
Qu’elle voudrait que j’en profite, que le temps passe et repasse plus
Elle savait que j’espérais que quand je serais grande
Les gens, je les comprendrais, qu’ils me ficheraient plus les glandes
Et elle dit que ça peut être vrai, que c’est pas automatique
Que pour ça y’a un secret qui demande de la pratique
Elle dit que la première chose à faire c’est d’arrêter
De croire que la vie est rose dans les cœurs d’à côté
Que si je peux mettre en pause ma peur d’être une ratée
À qui il manque quelque chose, je verrai de tous les côtés
Des visages et des gestes qui ne cachent pas mieux que les miens
Nos "je pars ou je reste ?" "je parle ou je dis rien ?"
Qu’on est plein, que je suis pas seule et qu’on a même pas tort
De ne pas être ce que veulent les gens qui parlent fort
Puis elle dit qu’ils sont rares ceux qui sont bien dans leurs baskets
Que moi aussi je peux, seulement si je suis prête
À devenir ce que mon cœur veut, peu importe ce qu’on en pense
Qu’y’a rien de plus courageux et que si je perds confiance
Il faudra que je me rappelle de tout l’amour qu’ont pour moi
Mes proches, la vie et elle, elle qui sait tout de moi
Qui pardonne les ratures que je ferai dans notre histoire
Et qui aimera mes blessures autant que mes victoires
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4. |
Cool ma poule
02:52
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On m’a dit : « T’as vraiment de la chance
D’aller bosser à Lesquin
Tes collègues sont des gens trop cools ! »
Je me suis dit : « Bordel de brun… »
Faut voir qu’en groupe, moi j’ai l’aisance
D’un nageur entouré de requins
Puis une tour c’est rond, c’est les boules
Je peux même pas me planquer dans un coin
Je pourrai qu’y plomber l’ambiance
Et les faire chier, ces gens trop biens
Y croiront que j’ai le QI d’une moule
En tout cas j’aurai son entrain
Y aller avec si peu de confiance
En moi, on peut pas dire que c’est malin
Suffira qu’3/4 d’heure s’écoulent
Pour qu’ils soient tous sûrs et certains
Que je suis pas cool, pabalam palam
Je suis pas cool, pabalam palam (x3)
Je peux même pas dire de leur donner tort
Et c’est pas faute d’avoir essayé
Depuis que le regard des autres, en primaire
M’a dit : « Nan mais tu te crois chez Mémé !
Petite, tu fais tache dans le décor
T’aimes pas les jupes et les poupées
Viens pas chialer si par derrière
On te traite de garçon manqué
Faudrait songer à faire des efforts
Ta place dans le monde faut la gagner
Et c’est moi qui décide, nananère,
Si t’as une chance de t’intégrer »
Ce putain de message, j’y ai cru fort
J’y ai obéi pendant des années
J’ai eu beau faire tout et son contraire
J’ai toujours fini par constater
Que je suis pas cool, pabalam palam
Je suis pas cool, pabalam palam (x3)
Pourtant y’a des énergumènes
Qui m’ont adoptée comme amie
‘Sont pas du genre télévisuels
‘Sont du genre vrais, du genre gentils
J’en ai pas treize à la douzaine
Je les comptes sur les doigts d’une momie
Mais ensemble on touche à l’essentiel
Loin des « on dit » et des non-dits
Avec eux pas besoin que je me démène
Le silence, ça nous va aussi
Pas besoin de blabla perpétuel
Même si on aime parler de la vie
Alors quitte à ce qu’y en ait que ça gène
Je préfère qu’on déteste qui je suis
Plutôt que de chasser le naturel
Plutôt qu’on m’aime quand je fais comme si
Alors je veux plus être cool, pabalam palam
Je veux plus être cool, pabalam palam
Je veux pas être cool, pabalam palam (x2)
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5. |
Mam'ice
03:00
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C’est comme un éclair
Comme un courant d’air
Mam’ice à vélo
C’est mieux que Jeannie Longo
Et à force de trond’ler
Au fil des saisons
A Steenwerck, on la connaît
Comme Barabbas à l’Passion
Quand on partait en voyage
A bord de son porte-bagages
Fallait garder les jambes écartées
Pour se faire nix mal aux pieds
On l’a tous un jour suivi
Le Mattch’, la Nanny ,
Le Thom’, l’oiseau rare,
Marie Grouette et ch’Loubard
C’est pas la dernière
Pour aller faire du repassage
Aller à la messe, au cimetière,
Et le samedi faire son ménage,
Aller à la gym, à Inter,
Si c’est pas beau à son âge,
Elle arrête pas,
Mam’ice
Chez elle et Papy y’a
A boire tout le temps
Des cocas lich, des ice téas,
Y’a pas foq’du nan-nan
Et pour ce qui est d’y manger
C’est toujours du bon
Des mignonnettes Côte d’Or au lait
Jusqu’à ses frites faites maison
Pour nos anniversaires
Elle fait de la mousse au chocolat
A Noël, au contraire,
Des gaufres en veux-tu en voilà
Ses spaghetti bolo c’est
Pour les 100 kilomèt’
Y’en a assez pour aller
Contre’l’vent d’bisse à carette
Elle nous dit l’air de rien
Qu’après qu’elle va êt’ mort
On sera contents d’avoir en moins
Cette emmerdante dans le décor
Mais on espère qu’elle sait bien
Qu’on se dira longtemps encore
Dis, tu te souviens…
… de Mam’ice ?
Mam’ice qui joue au Rummi,
Qui nous reprise nos chaussettes,
Qui fait ses comptes, qui rit,
Qui dit qu’y’a d’l’orage quand elle pète
Elle a plus d’oeuls’ que d’trou du cul
Quand il s’agit d’raviser
Qui qu’ch’est qui passe dans la rue
Ou les jeux le soir à la télé
Elle parle anglais tellement bien
Que les sardines sont malades
Hier ou samedi, peut-être même demain
Mais elle raconte pas que des salades
Elle nous dit de bien travailler
Pour pas êt’ mis à l’cour
Avoir ses mouf’, pas êt’ payé…
C’est tout un discours
Enfin y’a rire et rire
Et faut pas qu’elle se mette à croire
Qu’on se moque avec nos souvenirs
Parce qu’y’a une chose à savoir
Not’ vielle Mamie on l’admire
Et on est fiers de l’avoir
Nous on l’aime, oui, on l’aime
Not’ Mam’ice !
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6. |
De vous à moi
02:57
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Cher.e vous, qui ne lirez jamais
Ce qu’ici je vous dis en secret
Car vous donner ce mot serait
Pour moi, je l’avoue, source de regrets
L’idée n’est pas de vous faire savoir
Ce que je ressens ni de vous plaire
J’espère seulement par écrit entrevoir
Comment à vos charmes me soustraire
Puisque vous avez autour du doigt
Un anneau qui voue à l’échec, d’avance
L’attrait pour vous auquel sans lui je crois
J’aurais tellement voulu donner une chance
Mais il me dispense des peut-être
Qui trop facilement me tourmentent
Quand des inconnu.e.s en moi font naître
De ces sentiments qui enchantent
Alors pourquoi parler de charmes
Quand l’impasse aurait dû mettre un terme
À leurs effets qui toujours me désarment
Sitôt que votre porte se referme
C’est qu’ils m’intriguent de par leur pouvoir
Et que mon esprit et mon cœur peinent
À enfin se résoudre à croire
Qu’une si belle force peut être vaine
Il n’y a que vous dont je sois à ce point
Incapable d’ignorer la présence
Je sais où vous êtes sans avoir besoin
Semble-t-il d’utiliser mes 5 sens
Mais le plus fou vient quand je vous quitte
Ayant pourtant scruté votre visage
Il m’est impossible, et ça me dépite
De me remémorer votre image
Ainsi je garderai pour moi
Cette énigme, ce mystère
Cette magie de vous à moi
Cette énergie, cette lumière
Je demande juste à qui peut l’entendre
Que cet envoûtement s’achève
Votre cœur n’étant pas à prendre
Que le mien puisse s’ouvrir d’autres rêves
Et s’il lui est donné de vivre
À lui aussi, une belle histoire
De celles qu’on écrit dans les livres
Alors votre rôle dans sa mémoire
Sera d’enseigner que lui seul peut dire
Tout son amour à qui porte au doigt
L’anneau qui se charge d’interdire
L’élan des cœurs éblouis comme, par vous, il l’était une fois
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7. |
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Fatiguée qu’une fois de plus on m’explique
Qu’il faudrait peut-être régler ma montre
Que, voyons, à l’heure du numérique
C’est comme ça que se font les rencontres
Je m’installe, j’inspire […] je clique
Avant de défaillir devant le nombre
Absolument astronomique
D’options qui se font de l’ombre
Il est trop tôt pour partir en courant
Et je sais bien que si j’essaie pas
Je reviens où j’en étais avant
À ce qui fait que j’en suis là
Alors, d’un geste hésitant
Je pars sur le premier choix
Tout en me préparant
À leur parler de moi
La première chose que ça implique
Avant même de renseigner mon nom
C’est de ’savoir, ils sont catégoriques
Si je préfère les filles ou les garçons
Là je trouve ça presque comique
Que, déjà, je ne sache pas répondre
N’en déplaise aux pros de l’informatique
Je sais que les deux peuvent me correspondre
Alors, est-ce que je crée deux profils ?
Est-ce que je tire à pile ou face ?
Je choisis les femmes, ainsi soit-il
Je veux sortir de cette impasse
Et je me dis que ça sera peut-être plus facile
Qu’au moins je n’aurai pas à faire face
Aux assauts qui se veulent virils
De certains hommes, hélas
Loisirs et détails anatomiques
Les questions se succèdent en trombe
Dur de ne pas céder à la panique
Vu la quantité d’infos qui tombe
Une avalanche électronique
Emails, flashs, notifications
Autant de décharges électriques
Qui court-circuitent ma motivation
On me demande de savoir ce que je veux
Quel est son curriculum ?
Quelle est la longueur de ses cheveux ?
La couleur de ses chewing-gums ?
Je déconnecte pour souffler un peu
Tous ces critères m’assomment
Ils en disent tellement peu
Sur tout ce que nous sommes
Trois jours plus tard, toujours sceptique
Je décide de revenir sur mon compte
Pour constater, c’est pathétique
Que je me reconnais pas dans ce que je raconte
Et qu’entre les caractéristiques,
Les descriptifs, les comparaisons
Me vient l’impression, comme un déclic
Qu’on fait de nous des biens de consommation
Ce coup-là, vraiment, c’est le pixel
Qui fait déborder l’écran
Mon romantisme et moi, on se fait la belle
Non pas que c’était mieux avant
Mais c’est que les pseudos si peu naturels
Et les mots d’accroche trop commerçants
De cette vitrine virtuelle
M’empêchent d’y voir des gens
Alors sans renier les histoires mythiques
Qui sont nées des sites de rencontres
Je dis que pour moi, au final, y’a un hic
Et que je sais maintenant pourquoi je suis contre
Et mon cas étant loin d’être unique
Je refuse que ce fiasco me fasse honte
Je revendique une approche plus classique
Pour trouver la personne qui pour moi compte
Je veux me faire aucune idée sur celui ou celle
Encore moins décider du moment
Je veux croire qu’en menant une vie qui soit celle
Qui me ressemble profondément
Je verrai dans des yeux une étincelle
Dans un sourire un rayonnement
Qui bien mieux que l’ADSL
Feront passer un courant
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8. |
Tagada ouin ouin
05:19
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Ouin ouin…
Tu vas voir qu’avec ma veine
Le train sera en retard, enfin, si il passe
Ce matin le jour se levait à peine
Que je sentais déjà que ça serait encore une "journée-poisse"
D’t’façon c’est toujours pour ma poire
Je cumule les ratés, les galères, les tuiles
Je suis sûre qu’aujourd’hui, dans ma boîte à désespoir
Mes collègues feront rien qu’en rajouter sur la pile
J’en peux plus de ce boulot
Mais me parle pas de changer de carrière
Je suis bonne à rien d’autre, j’ai le talent d’un bulot
À part ce taf-là, moi je sais rien faire
C’est sûr qu’y en a qu’ont de la chance
Suffit qu’ils essayent pour réussir
Moi j’ai pas l’argent, pas les compétences
Pour rendre vrais les rêves que je fais, quand j’arrive à dormir
Mmh Mmh…
Au risque que ça t’en bouche un coin, ouin ouin
J’ai besoin de te dire que j’en peux plus, Lulu
Besoin que t’arrêtes et qu’on mette les choses au point, ouin ouin
Arrête avec tes refrains vermoulus, Lulu
T’es pas une victime dont faut prendre soin, ouin ouin
T’es pas la reine de la guigne, t’es pas l’élue, Lulu
De toute la misère du monde, fais pas un foin, ouin ouin
Soit-disant parce que t’as pas la vie qu’il t’aurait fallu, Lulu
Ouin ouin…
Ça fait 3 ans que je le vois venir
Du coup je ferme les yeux et je me bouche les oreilles
Je préfère être sourd que m’entendre dire
Que je suis plus bon qu’à regarder se flétrir mes orteils
On me dit que j’ai plus l’âge de faire mon travail
Et qu’il faudrait que je sois content d’être en retraite
Mais rien que le mot me retourne les entrailles
Quand je l’entends, pour moi, c’est de vieux qu’on me traite
Moi je voulais que rien ne change
Je demandais quand même pas la mer à boire
Sauf que la vie, faut croire que ça la démange
D’inventer des suites pourries à la fin des belles histoires
Alors me parle pas d’aller de l’avant
L’avant, ça descend, ça pue, c’est moche
J’arrive à penser à rien en me disant que dans pas longtemps
Si ça se trouve je commencerai à perdre la caboche
Mmh Mmh…
Au risque que ça t’en bouche un coin, ouin ouin
J’ai besoin de te dire que ça suffit, Phiphi
Besoin que t’arrêtes et qu’on mette les choses au point, ouin ouin
Me raconte plus ta vie avec des yeux déconfits, Phiphi
T’es pas une victime dont faut prendre soin, ouin ouin
T’es en forme, t’as des sous, du temps et t’en fais fi, Phiphi
À part pour une preuve que qui peut le plus peut le moins, ouin ouin
Ta tentative de remonter le temps risque de n’être d’aucun profit, Phiphi
Lulu, t’as l’air de croire que le bonheur ça se reçoit
Et qu’on doit prendre ce qu’on nous donne, comme la pluie ou le soleil
Quand tu seras prête à entendre qu’on doit le chercher au fond de soi
J’espère être là pour voir tes trésors en sommeil
Phiphi, tu ressasses et tu te cramponnes à tes hantises
Et j’ai bien entendu l’étendue de ta douleur
Ta peur de vieillir puis de mourir te paralyse
Mais je peux pas te regarder faire, moi c’est ne pas vivre qui me fait peur
Et je lis dans vos yeux
Écarquillés d’indignation
Que le portrait que je dresse de vous deux
Pour vous, c’est de la persécution
Mais c’est que ce dont vous me gavez
Depuis des mois, à en vomir
Des histoires qui insultent ce que vous valez
Ce que j’ai vu dans vos éclats de rire
Et bien sûr faut pas rebondir
Sitôt que la vie nous met à terre
Bien sûr faut prendre le temps de guérir
Et je voulais vous aider à le faire
Mais une histoire ça se décortique
Pour s’en sortir, reprendre pied
Si on s’y accroche on coule à pic
Au fond d’un océan de pitié
Alors au risque que ça vous en bouche un coin, ouin ouin
La pitié c’est pas mon rayon, ça rime pas avec amitié
Pour mes propres galères mes amis sont témoins, ouin ouin
De mes souffrances et de mes larmes, j’aime les savoir à mes côtés
Et je préfère le silence aux discours de ce qui ont besoin, ouin ouin
De me trouver des solutions, d’être ceux qui vont me réparer
Le seul moyen de me relever forte c’est de prendre soin, ouin ouin
De corriger les histoires qui me plombent et d’être l’auteure de la vie que je me crée
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9. |
Valse à Papa
04:58
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Papa
À partir de ce soir t'as pas,
T'as plus, à marcher au pas
Du monde du travail, non pas
Qu'il ait pu un jour faire de toi
Un homme soumis à ses lois
Au point que 2 ou 3 fois
Tu l’aies salué d’un seul doigt
Il l’avait bien cherché avec sa hiérarchie à l’ancienne
Ses fiches de postes et ses ressources prétendument humaines
Tu l’as supporté 40 ans en faisant tout sauf une carrière
Toi, ton parcours c’est un patchwork où rien n’est linéaire
Pourtant
Quitter ce monde-là maintenant
Te fait te demander comment
Tu peux garder une place dans
Le monde, le vrai, celui des gens
Mais on s'inquiète pas sachant
Qu’entre nos globules rouges et blancs
C’est toi qui nous as mis dans le sang
De savoir faire confiance à tout ce qui éveille
Notre curiosité, ce qui nous émerveille
Que tout s'apprend et qu'on n'a que les limites qu'on se donne
Que nos choix de vie seront valables du moment qu'ils nous passionnent
Et de tout ça
Rien ne s'arrête ce soir
C'est qu'une étape sur ta route
Un tournant dans ton histoire
Qui sera
Comme chaque nouveau départ
Un subtil mélange de doutes
Et d'envies et d'espoir
Quant à elle
Maman y a mis son grain de sel
Son grain d’humour, son grain de miel
Son grain de "la vie est belle"
Et son amour comme un soleil
Et non, vous êtes pas pareils
Des cheveux jusqu’aux orteils
Mais son exemple et ses conseils
T’ont appris à t’ouvrir aux autres, à cultiver ce qui se fait ensemble
Elle, elle vernit ton bois trop brut, et elle arrondit tes angles
Autant de choses qui t’ont permis d’exprimer ce que t’as de meilleur
Chaque fois que t’as bossé en équipe, au taf, en asso ou ailleurs
Et on a grandi
Bercés dans cet état d’esprit
Les discussions à l’infini
Avec la famille, avec les amis
Parler du présent et de l’avenir
Pour le rêver puis le construire
L’important, c’est pas de réussir
C’est surtout de rien s’interdire
Alors on sait pas de quoi seront faits les mois et les années qui viennent
Fais-toi plaisir, et on t’aidera s’il se trouve que c’est dans notre domaine
Toi pour nous t’es toujours présent sans compter ton temps ou ta sueur
Et nous, comme toi, on choisit de croire que ce qui se fait de bien se fait à plusieurs
Et de tout ça
Rien ne s'arrête ce soir
C'est qu'une étape sur ta route
Un tournant dans ton histoire
Qui sera
Comme chaque nouveau départ
Un subtil mélange de doutes
Et d'envies et d'espoir
On sait
Que ça sera peut-être pas facile, mais
La facilité n'a jamais
Guidé les choix que t'as faits
C'est pas maintenant que ça va commencer
Après tout, pourquoi se priver
De la chance qu'on a de créer
Des chemins pas déjà tracés
T’as quand même planté tes études pour faire de la peinture sur soie
Avant d’être chauffeur de poids lourd pour manger mieux que de la bouffe pour chats
À une époque où un ordi ça remplissait une pièce entière
Tu t’y es mis en autodidacte, tu tenais ta souris à l’envers
Et on en rigole
Mais cette vie que tu te bricoles
Avec le cœur pour boussole
C'est bien la meilleure école
Qu'on puisse inscrire à nos curriculums
Elle a fait de nous deux hommes
Et une femme libres et autonomes
Et c'est grâce à toi en somme
Qu'on trouve le courage de lâcher notre boulot pour la boulange
Qu'on se donne le droit d'écrire simplement parce que ça nous démange
Qu’on peut mobiliser un tas de gens pour qu’un projet fou voie le jour
Si bien que maintenant tu nous dis qu'on t'inspire à notre tour
Et de tout ça
Rien ne s'arrête ce soir
C'est qu'une étape sur ta route
Un tournant dans ton histoire
Où tu pourras
On te souhaite d’y croire
Laisser moins de place à tes doutes
Qu'à tes envies, et à l'espoir
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10. |
Réunion de f(em)mille
04:09
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Un village, les années 80
Lui, une deudeuche, elle, une visa, z’ont un gamin
Sont heureux, ça chante et ça rigole
Le petit tient à peine sur ses guibolles
Une famille qui fait de la place pour que j’y entre
Ben ouais, la maman, moi je pousse dans son ventre
Ils m’aiment déjà, z’en ont les yeux qui brillent
S’ils pouvaient choisir, ils aimeraient que je sois une fille
La bonne nouvelle, c’est que j’en suis une
Mais la mauvaise, c’est que j’en suis une
Qui a dû dans une vie antérieure
Faire une overdose de robes à fleurs
Et je sens que c’est à travers tous ces trucs de nanas
Que Maman rêve secrètement de se sentir proche de moi
Je veux pas la décevoir, encore moins lui mentir
Et je peux pas être ce que je suis pas, alors j’ai peur de sortir
C’est le grand jour, j’ai décidé de pas faire semblant
Je serai peut-être pas assez fille pour Maman
Je voudrais qu’elle me dise qu’être une fille c’est pas ça
Je suis même pas née que je veux qu’elle m’enseigne ce qu’elle sait pas
Et au lieu de ça, à peine dehors, je reçois une toute autre leçon
Quand j’entends juste derrière moi le médecin dire « C’est un garçon ! »
Mon Papa le corrige tout de suite n’empêche que tu parles d’une boulette
C’est ce que je craignais de m’entendre dire, ça me console pas qu’il se sente bête...
Et puis, les jours, les années passent
Les « Je veux pas de jupes, et pas de vernis sur mes godasses »
Je veux pouvoir courir et faire l’équilibre
Je veux juste des vêtements dans lesquels je me sens libre
Et je vois pas en quoi ça fais de moi un garçon à qui il manque un bout
Moi, être un garçon, je veux pas, même si c’est drôle de pisser debout
Mais nous, au moins, on a le droit de dire qu’on a mal quand on se blesse
Et les copains se moqueront pas de nous chaque fois qu’on fera preuve de tendresse
Aujourd’hui, ces moments, je les revisite
Avec un amour infini pour cette petite
À l’heure où s’évanouit ce que je vivais comme un drame
La peur que j’avais de ne pas être pleinement femme
Et la légèreté que j’en ressens donne tant de sens à mon chemin
Chaque doute et chaque larme versée ont fait de moi celle que je deviens
Ils m’ont poussée à trouver des femmes qui m’ont ouvert leurs cœurs
Et se sont fait une place dans le mien en me disant : « Viens, on est sœurs,
Viens, et entre dans la ronde
Ressens le lien qui unit toutes les femmes du monde
Balance les légendes qui nous divisent et nous minent
On est câblées pour une solidarité féminine »
Je sens combien c’est vrai et je me surprends après avoir lâché l’affaire
À ressentir quelque chose de nouveau, une force qui me rapproche de ma mère
Celle qui m’a aimé sans me comprendre et qui a fait en sorte que brûle ma flamme
Je suis fière qu’elle et moi on soit un « nous » qui se confond dans le grand « nous toutes, qui sommes des femmes »
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11. |
)( (slurp)
04:05
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- Ça y est, Tata, on atterrit et ça me plaît trop
Entre les gens qui applaudissent et la tronche de nos bouteilles d’eau
Elles étaient normales quand l’avion était en hauteur
Et là elles sont tout aspirées de l’intérieur
- C’est drôle ma chérie, j’étais perdue dans mes pensées
Et il se trouve que j’étais partie de nos bouteilles ratatinées
Je me disais qu’entre elles et les filles de tes magazines
Y’a comme une ressemblance dans leur façon d’être fines
C’est vrai, regarde, tellement vrai qu’au lieu de sourire
Leurs joues déjà trop creusées, faut en plus qu’elles les aspirent
Mais je leur en veux pas, je sais trop bien que rentrer nos bidons
Pour les femmes comme pour nos bouteilles, c’est une question de pression
- Ouais, OK, eh ben dis donc, t’es en forme
Dès le début des vacances, parler des femmes et de leurs formes
Si c’est une mise en garde, je sais bien que j’en ai pas trop
Et Maman m’a déjà dit d’aimer chacun de mes kilos
- Oui c’est une mise en garde, même si je suis ravie que tu confirmes
Que tu vas pas t’inventer le besoin de faire régime
Mais d’expérience je sais que même en partant d’un corps sain
Notre esprit est pas à l’abri de ce putain de refrain
Celui qui ferait croire aux guêpes qu’elles ont toujours une taille de trop
Que la norme c’est extra fin, comme pour les haricots
Je veux pas que ça te saoûle, mais j’en ai souffert longtemps
Et si ça peut te protéger, je te dirai pourquoi et comment
- Ben ça alors, je vois bien dans tes yeux que c’est vrai
Mais j’ai du mal à faire le lien avec la Tata que je connais
La pression tu t’en fous, toi t’es libre comme le vent
Et je me rappelle pas t’avoir vue grosse, même sur les photos d’avant
- Justement, le piège est d’autant plus dangereux
Qu’on a pas besoin d’être grosses, suffit de l’être à nos yeux
Et si tu donnes aux bouteilles pour seul modèle des bouteilles aspirées
Je leur donne pas bien longtemps pour se mettre à complexer
Pour se dire qu’elles sont trop nulles, vu que ça leur demande tellement d’efforts
Ça a l’air facile pour toutes les autres d’être bien dans leurs petits corps
Et elles peuvent y arriver, mais pas sans douleur ni sans larmes
Pas sans y laisser un peu de leur eau, un peu de leur âme
Et puis la pression, je crois bien que personne s’en fout
Même le vent la subit, comme chacun d’entre nous
Mais si tu sais qu’elle est là, tu peux l’empêcher de t’aplatir
Si tu sais à quoi t’obéis, tu peux désobéir
Alors je fais de mon mieux pour te donner raison
Je fais de mon mieux pour me libérer de tout un tas d’obligations
Je fais de mon mieux pour bien les comprendre et prendre le droit de m’en affranchir
Pour savoir à quoi j’obéis et pour pouvoir y désobéir
T’interdis jamais de désobéir
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12. |
Wanted
04:42
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J’ai besoin de croire que personne n'a jamais consciemment décidé ça
Qu’aucun parlement de pinioufs s’est jamais rassemblé pour voter cette loi
Que c’est venu petit à petit
Que personne n'est assez cruel
Pour voir toutes les femmes de sa vie
Incapables de se sentir belles
Juste parce qu’on leur dit et redit
Dans un matraquage perpétuel
Qu’à moins d’être minces, jeunes et jolies
Personne, non, personne ne veut d’elles
N’empêche que cette loi existe et qu’elle nous condamne toutes, tôt ou tard
Et elle génère tellement de fric qu’elle est pas prête de perdre de son pouvoir
La mode, le sport, les magazines…
Diront qu’ils n’imposent rien à personne
Que par défaut les femmes veulent être fines
Que c’est que des moyens qu’on nous donne
De nous torturer sur fond de famine
Et si besoin on nous cachetonne
Les vendeurs de soit-disant médecine
Sont toujours présents pour s’en mettre plein les pognes
Wanted
Recherche les nouvelles criminelles
Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles
Elles assument quand leur colère gronde
Elles osent faire ce qui compte pour elles
Elles veulent croire que ce qui manque au monde
C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent
Je sais pas trop qui veut qu’on voit ces images et qu’on se dise "je suis qu’une crotte"
Mais en plus d’une question de sous, je sais que c’est un moyen de calmer les sans-culottes
Je parle bien des révolutionnaires
Celles qui ont la rébellion dans l’âme
Celles qu’on a besoin de faire taire
Celles dont on asphyxie la flamme
Tant qu’elles complexent sur leurs derrières
Elles nous parlent pas des droits des femmes
Sinon on dira que c’est des mégères
Histoire que personne écoute ce qu’elles nous réclament
Pourtant ce message vient pas seulement d’un grand méchant système qui nous cloue le bec
Et la mauvaise et la bonne nouvelle, c’est qu’on l’entend pas principalement venir des mecs
On se fait ça toutes seules comme des grandes
Quand on se reluque de haut en bas
Quand on dévisage les gourmandes
Et celles qui ont des poils sous les bras
On encourage la propagande
Qui fait que nous aussi on marche au pas
Qui nous maltraite, et on en redemande
Mais il ne tient qu’à nous de mettre fin à tout ça
Wanted
Recherche les nouvelles criminelles
Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles
Elles assument quand leur colère gronde
Elles osent faire ce qui compte pour elles
Elles veulent croire que ce qui manque au monde
C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent
Mais c’est pas qu’un truc de meufs de dire "si moi j’obéis, je laisse personne désobéir"
On voit ça dans les groupes de potes, les familles, quand un de leurs membres essaie de grandir
T’arrêtes la clope ou le pinard
On t’en propose à tout bout de champ
On te ressert une troisième part
Quand t’essayes de manger sainement
Tu sors enfin de ton placard
On cherche à te remettre dedans
Dans le panier de crabes si y’a un fuyard
C’est ses petits copains qui le ramènent dans les rangs
Ben ouais tu chamboules l’ordre établi, une place pour chacun et chacun à sa place
Et la plupart des institutions, petites ou grandes, ressentent ça comme une menace
Mais si t’étouffes, t’as besoin d’air
C’est une question de vie ou de semblant de vie
Il est plus que temps que tu te libères
Des crabes qui disent être tes amis
Les gens qui t’aiment d’amour sincère
Feront tout pour te voir épanoui
C’est pas l’amour qui cloue par terre
C’est pas mal de choses, mais c’est pas l’amour qui nuit
Wanted
Recherche les nouvelles criminelles
Qui ont le culot d’être hors-la-loi et d’être belles
Elles assument quand leur colère gronde
Elles osent faire ce qui compte pour elles
Elles veulent croire que ce qui manque au monde
C’est justement, des hommes, des femmes qui se révèlent
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13. |
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Au fin fond d’une nuit qui n’en finissait pas
Délirante de fatigue, j’aurais juré entendre
Une étoile qui me disait depuis très loin, là-bas :
« Pour que le jour revienne y’a un truc à comprendre
Faut comprendre ce qui fait que ta lumière brille plus
Ce qui te fait te débattre pour savoir que tu comptes
Ce qui te fait douter de l’avoir un jour su
Ouais, désolé ma belle, faut qu’on parle de la honte
Regarde, le mot suffit à te filer des frissons
C’est normal, on en tremble tous jusqu’aux orteils
C’est comme ça qu’elle survit, en nous faisant taire son nom
Si t’en parles elle sèche comme une limace au soleil
Mais d’abord qu’est-ce que c’est ? C’est important de savoir
Cette douleur-là nous prend quand on est convaincu
Que si jamais, par malheur, quelqu’un venait à voir
Telle ou telle part de nous, on ne nous aimerait plus
Brille, brille, petite étoile
Choisis pas de te croire seule dans un univers vide et froid
Lève les yeux : tu fais partie de la toile
Bien sûr que t’as ta place, bien sûr qu’on te voit
Bien sûr que t’es des nôtres petite lueur, petite sœur
T’arrives pas à le voir mais on est pas différentes
En tout cas pas au fond, au fond on a le même cœur
Le cœur que tu dois suivre pour remonter la pente
Pour retrouver ta flamme, et je te promets que tu peux
Faut de la force et t’en as même si tu te sens éteinte
Faut plus qu’une étincelle pour allumer le feu
Faut trouver le courage de se frotter à ses craintes
Quand tout petits on nous dit "fais pas ci, fais pas ça"
Et qu’il y a un sinon, le "sinon je t’aimerai moins"
On est pas en mesure de voir si c’est vrai ou pas
On devient ce qu’on attend de nous et on nous dit que c’est bien
Puis les attentes grandissent et se précisent avec l’âge
Pour les filles c’est être mince et modeste et gentille
Être belle, fermer sa gueule, être une princesse bien sage
Une fée, et tant qu’à faire, du logis : faut que tout brille
Faut que tout brille sauf toi petite étoile
Parce qu’en plus de tout ça on croit devoir cacher
Combien on est beaux quand on se dévoile
Les femmes, les hommes, pour ça on est dans le même panier
C’est qu’il faudrait pas croire que les mecs s’en sortent mieux
Collés sur un cheval blanc on torpille leurs faiblesses
Tout le monde entretient ça, c’est un cercle vicieux
Bien qu’autant qu’avoir honte, faire honte à d’autres nous blesse
Faut repérer les messages, y’a : "Mais pour qui tu te prends ?"
Et y’a : "T’es pas assez…", pas assez ça ou ci
Dans ce cas parle-toi comme une mère à son enfant
Et trouve quelqu’un de confiance pour te dire "moi aussi"
Sans ça, ben tous ou presque on se met en veilleuse
On se construit des ampoules, nos propres plafonds de verre
On oublie que c’est à nous de rendre nos vies radieuses
Pas à l’interrupteur qui dit ce qu’on fait de travers
Alors arrête un peu de vouloir être branchée
Prends un poil de recul pour admirer l’embrouille
C’est en faisant tout pour être toujours connectés
Que vient l’impression diffuse qu’on nous tient par les douilles
Et brille, brille petite étoile
Fais confiance à ton cœur, arrête de te comparer
Aux vies qui s’étalent sur l’autre toile
Qui obéissent aux codes tout en voulant se distinguer
Apprends à reconnaître tes semblables
Qui ne veulent plus vivre leurs vies à coups d’"je devrais"
Qui ont le courage d’être vulnérables
Et de se tenir la main pour s’aider à devenir vrais »
« All the darkness in the world
Cannot put out the light from a single candle
So how the hell could they handle your light ?
Only you can choose to dim it
And the sky is the limit
So silence the critics by burning »
(extrait du poème "The Sunshine Kid", de Harry Baker)
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14. |
L'amour avec toi
02:40
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Je faisais partie de celles qui pensent
Que qui dit désir dit romance
Dit amour dit toujours, mais je commence à me dire que c’est du pipeau
Et j’y crois plus, je veux pas que ça me fasse passer l’envie de goûter ta peau
Alors je te passerai peut-être pas une bague au doigt
J’aimerais simplement faire l’amour avec toi
Oh oh oh oh...
Pour l’instant t’es loin, et j’attends que tu rentres
Pour voir si de la gorge au bas du ventre
Toi aussi, tu ressens, pour un regard, pour un sourire,
Comme un frisson chaud, et de bas en haut tu sens ton corps s’ouvrir
Y’a que si je sais que t’as autant envie de moi
Que je voudrai faire l’amour avec toi
Oh oh oh oh…
Il se peut qu’on s’attache mais quoi qu’il advienne
Je veux pas être à toi, je veux pas que tu sois mienne
Je veux pas de garantie, tant qu’on voudra l’une de l’autre, je veux penser à dire merci
Et tout ce que je te promets c’est que ça sera vrai, que je serai avec toi que si
Jour après jour et peut-être mois après mois
Je ressens l’envie de vivre l’amour avec toi
Oh oh oh oh...
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15. |
Ma chance
01:28
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C’était loin d’être gagné d’avance
Que nos chemins viennent à se croiser
N’empêche que je remercie la chance
Je l’ai fait chaque jour de cette année
Que nos chemins viennent à se croiser
Et qu’on ait tant de choses à rire
Je l’ai fait chaque jour de cette année
Tu me manqueras, ça va sans dire
Et qu’on ait tant de choses à rire
Ça a illuminé mes jours
Tu me manqueras, ça va sans dire
Tu sais que t’es la bienvenue, toujours
Ça a illuminé mes jours
Nos conversations sur la vie
Tu sais que t’es la bienvenue, toujours
Pour la suite, là-bas ou ici
Nos conversations sur la vie
Nos vies qui ont grandi en parallèle
Pour la suite, là-bas ou ici
Qu’elles soient plus vraies, qu’elles soient plus belles
Nos vies qui ont grandi en parallèle
C’était loin d’être gagné d’avance
Qu’elles soient plus vraies, qu’elles soient plus belles
N’empêche que je remercie la chance
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16. |
Jeanne
05:16
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Ma très chère Jeanne, je t’écris une lettre qui devra traverser les âges
Pour trouver son chemin jusqu’à toi, remonter le courant à la nage
Celui du temps et de l’histoire avec un "h" plus ou moins grand
Celui d’une lignée de femmes dont on t’a sortie quand tu étais enfant
C’était il y a cent ans tout juste, autant te dire que j’ai que des morceaux
Que j’ai recollés en inventant des bouts d’histoire, des petits, des gros
Je suis pas bien sûre d’en avoir le droit, mais qui il reste pour me l’interdire ?
J’essaie de comprendre mes aïeux pour pas me sentir obligée de les maudire
Jeanne, y’a en moi comme une trace
Comme un écho de ta douleur
Et si tu te cherches encore une place
Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur
Dans le Finistère, en 17, avec quelques unes de ses sœurs
Et ses parents, ben y’avait Berthe, qui était pas du genre bonne sœur
Juste du genre bonne personne avec, en plus du cœur, un corps
De 22 ans qui avait fui la guerre qui dévastait son village du Nord
Quand on ose plus croire en l’avenir, que du passé il reste rien
Et qu’un homme s’éprend de nous, est-ce qu’il y a du mal à se faire du bien
Bien sûr qu’elle savait au fond d’elle qu’il deviendrait jamais son mari
Ça a pas suffit à assombrir, à l’été 18, la naissance de Marie
Jeanne, y’a en moi comme une trace
Comme un écho de ta douleur
Et si tu te cherches encore une place
Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur
Un an plus tard, l’été 19, Berthe pouvait encore se mentir
Aimer son Jules sans s’occuper de ce que les autres pourraient en dire
Enceinte d’un deuxième enfant, son petit coin de paradis
S’est effondré, l’hiver suivant, le jour où son père a dit
« Dans quelques mois on va repartir vers ce qu’il reste de notre maison
Et le médecin me dit que ta mère a aucune chance de guérison
Ta sœur part vivre en Amérique, ton gars me dit qu’il t’épousera pas
Y’a que sans ce bébé que dans l’Nord tu pourras donner à la petite Marie un papa
Jeanne, y’a en moi comme une trace
Comme un écho de ta douleur
Et si tu te cherches encore une place
Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur
Je suis la deuxième de ma fratrie comme l’était ma mère avant moi
Comme tu l’étais avant elle, on le sait que depuis quelques mois
J’avoue avoir eu un vertige en voyant ton acte de naissance
Et la mention "abandonnée" sur tes papiers d’entrée à l’Assistance
T’as eu un drôle de début de vie, j’imagine que tu t’es demandée
Ce qui pouvait bien clocher chez toi pour que ta mère t’ait pas aimée
Mais malgré le secret il y a gravé en moi combien c’est faux
T’es la preuve du mal qu’on peut se faire pour vivre sa vie, soit-disant, comme il faut
Jeanne, y’a en moi comme une trace
Comme un écho de ta douleur
Et si tu te cherches encore une place
Pour ce que ça vaut, je t’en fais une dans mon cœur
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