Un village, les années 80
Lui, une deudeuche, elle, une visa, z’ont un gamin
Sont heureux, ça chante et ça rigole
Le petit tient à peine sur ses guibolles
Une famille qui fait de la place pour que j’y entre
Ben ouais, la maman, moi je pousse dans son ventre
Ils m’aiment déjà, z’en ont les yeux qui brillent
S’ils pouvaient choisir, ils aimeraient que je sois une fille
La bonne nouvelle, c’est que j’en suis une
Mais la mauvaise, c’est que j’en suis une
Qui a dû dans une vie antérieure
Faire une overdose de robes à fleurs
Et je sens que c’est à travers tous ces trucs de nanas
Que Maman rêve secrètement de se sentir proche de moi
Je veux pas la décevoir, encore moins lui mentir
Et je peux pas être ce que je suis pas, alors j’ai peur de sortir
C’est le grand jour, j’ai décidé de pas faire semblant
Je serai peut-être pas assez fille pour Maman
Je voudrais qu’elle me dise qu’être une fille c’est pas ça
Je suis même pas née que je veux qu’elle m’enseigne ce qu’elle sait pas
Et au lieu de ça, à peine dehors, je reçois une toute autre leçon
Quand j’entends juste derrière moi le médecin dire « C’est un garçon ! »
Mon Papa le corrige tout de suite n’empêche que tu parles d’une boulette
C’est ce que je craignais de m’entendre dire, ça me console pas qu’il se sente bête...
Et puis, les jours, les années passent
Les « Je veux pas de jupes, et pas de vernis sur mes godasses »
Je veux pouvoir courir et faire l’équilibre
Je veux juste des vêtements dans lesquels je me sens libre
Et je vois pas en quoi ça fais de moi un garçon à qui il manque un bout
Moi, être un garçon, je veux pas, même si c’est drôle de pisser debout
Mais nous, au moins, on a le droit de dire qu’on a mal quand on se blesse
Et les copains se moqueront pas de nous chaque fois qu’on fera preuve de tendresse
Aujourd’hui, ces moments, je les revisite
Avec un amour infini pour cette petite
À l’heure où s’évanouit ce que je vivais comme un drame
La peur que j’avais de ne pas être pleinement femme
Et la légèreté que j’en ressens donne tant de sens à mon chemin
Chaque doute et chaque larme versée ont fait de moi celle que je deviens
Ils m’ont poussée à trouver des femmes qui m’ont ouvert leurs cœurs
Et se sont fait une place dans le mien en me disant : « Viens, on est sœurs,
Viens, et entre dans la ronde
Ressens le lien qui unit toutes les femmes du monde
Balance les légendes qui nous divisent et nous minent
On est câblées pour une solidarité féminine »
Je sens combien c’est vrai et je me surprends après avoir lâché l’affaire
À ressentir quelque chose de nouveau, une force qui me rapproche de ma mère
Celle qui m’a aimé sans me comprendre et qui a fait en sorte que brûle ma flamme
Je suis fière qu’elle et moi on soit un « nous » qui se confond dans le grand « nous toutes, qui sommes des femmes »
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