Fatiguée qu’une fois de plus on m’explique
Qu’il faudrait peut-être régler ma montre
Que, voyons, à l’heure du numérique
C’est comme ça que se font les rencontres
Je m’installe, j’inspire […] je clique
Avant de défaillir devant le nombre
Absolument astronomique
D’options qui se font de l’ombre
Il est trop tôt pour partir en courant
Et je sais bien que si j’essaie pas
Je reviens où j’en étais avant
À ce qui fait que j’en suis là
Alors, d’un geste hésitant
Je pars sur le premier choix
Tout en me préparant
À leur parler de moi
La première chose que ça implique
Avant même de renseigner mon nom
C’est de ’savoir, ils sont catégoriques
Si je préfère les filles ou les garçons
Là je trouve ça presque comique
Que, déjà, je ne sache pas répondre
N’en déplaise aux pros de l’informatique
Je sais que les deux peuvent me correspondre
Alors, est-ce que je crée deux profils ?
Est-ce que je tire à pile ou face ?
Je choisis les femmes, ainsi soit-il
Je veux sortir de cette impasse
Et je me dis que ça sera peut-être plus facile
Qu’au moins je n’aurai pas à faire face
Aux assauts qui se veulent virils
De certains hommes, hélas
Loisirs et détails anatomiques
Les questions se succèdent en trombe
Dur de ne pas céder à la panique
Vu la quantité d’infos qui tombe
Une avalanche électronique
Emails, flashs, notifications
Autant de décharges électriques
Qui court-circuitent ma motivation
On me demande de savoir ce que je veux
Quel est son curriculum ?
Quelle est la longueur de ses cheveux ?
La couleur de ses chewing-gums ?
Je déconnecte pour souffler un peu
Tous ces critères m’assomment
Ils en disent tellement peu
Sur tout ce que nous sommes
Trois jours plus tard, toujours sceptique
Je décide de revenir sur mon compte
Pour constater, c’est pathétique
Que je me reconnais pas dans ce que je raconte
Et qu’entre les caractéristiques,
Les descriptifs, les comparaisons
Me vient l’impression, comme un déclic
Qu’on fait de nous des biens de consommation
Ce coup-là, vraiment, c’est le pixel
Qui fait déborder l’écran
Mon romantisme et moi, on se fait la belle
Non pas que c’était mieux avant
Mais c’est que les pseudos si peu naturels
Et les mots d’accroche trop commerçants
De cette vitrine virtuelle
M’empêchent d’y voir des gens
Alors sans renier les histoires mythiques
Qui sont nées des sites de rencontres
Je dis que pour moi, au final, y’a un hic
Et que je sais maintenant pourquoi je suis contre
Et mon cas étant loin d’être unique
Je refuse que ce fiasco me fasse honte
Je revendique une approche plus classique
Pour trouver la personne qui pour moi compte
Je veux me faire aucune idée sur celui ou celle
Encore moins décider du moment
Je veux croire qu’en menant une vie qui soit celle
Qui me ressemble profondément
Je verrai dans des yeux une étincelle
Dans un sourire un rayonnement
Qui bien mieux que l’ADSL
Feront passer un courant
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